Au premier trimestre 2025, l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) a publié son indice des coûts des Bâtiments et Travaux Publics (IBTP). Cet indice révèle une légère hausse globale de 0,2 % par rapport au trimestre précédent, portée par l’augmentation des coûts de construction des bâtiments (+0,5 %) et des travaux spécialisés (+0,8 %), malgré un léger repli des travaux de génie civil (-0,1 %). Derrière ces chiffres, ce sont des répercussions concrètes qui se font sentir sur les ménages et les entreprises, tant dans le secteur immobilier que dans l’économie nationale.
Une hausse qui pèse sur le budget des ménages
Pour les ménages, l’augmentation du coût des matériaux, notamment le fer à béton et l’acier (+3,2 %), le gravier (+0,6 %) et le sable (+0,8 %), renchérit directement le coût de construction et de rénovation des logements. Cela affecte particulièrement les projets d’habitation individuelle et les programmes de logements sociaux, où les marges budgétaires sont souvent limitées. Une hausse de seulement 0,5 % des coûts des bâtiments, comme enregistrée au T1 2025, peut se traduire par des millions de francs CFA supplémentaires sur un chantier, répercutés inévitablement sur le prix final des logements.
Les entreprises du BTP sous pression
Du côté des entreprises de construction et des promoteurs immobiliers, la hausse des coûts des matériaux et de la main-d’œuvre (+0,6 % pour les bâtiments et +2,0 % pour les travaux spécialisés) met sous tension les marges bénéficiaires. Les projets en cours doivent être réévalués, et les devis ajustés pour tenir compte de la flambée des prix des intrants, notamment les outils de coupe et de façonnage qui ont bondi de 7,6 % sur un trimestre et de 15 % en un an. Les travaux de génie civil, bien que globalement stables (-0,1 % sur le trimestre), subissent aussi des variations sur des segments clés, comme les chaussées (-0,2 %), ce qui peut retarder ou renchérir les projets publics.
Un impact sur l’économie nationale
L’évolution des coûts dans le secteur BTP a un effet domino sur l’économie sénégalaise. D’une part, la hausse des prix des matériaux et de la main-d’œuvre alourdit le coût des infrastructures publiques et privées, ralentissant certains projets de développement. D’autre part, elle stimule la chaîne d’approvisionnement locale, avec des opportunités pour les producteurs de matériaux et les fournisseurs d’équipements. Cependant, la baisse des coûts liés à l’énergie et au transport (-1,5 % sur le trimestre) offre un léger contrepoids, permettant d’amortir partiellement la pression sur les budgets.
Comment anticiper ?
Pour les ménages et les entreprises, la clé réside dans l’anticipation. Suivre régulièrement l’Indice des Coûts des BTP (IBTP) publié par l’ANSD permet de mieux planifier les projets et d’ajuster les budgets. Les entreprises peuvent aussi négocier des contrats d’approvisionnement à long terme ou diversifier leurs sources de matériaux pour limiter l’impact des hausses soudaines. Les ménages, quant à eux, peuvent optimiser leurs plans de construction en choisissant des alternatives plus abordables ou en planifiant leurs projets sur des périodes où la pression sur les prix est moindre.
L’IBTP du T1 2025 met en lumière une tendance modérée mais significative : la hausse des coûts de construction, principalement portée par les matériaux et la main-d’œuvre, continue d’influencer le secteur BTP et l’économie sénégalaise dans son ensemble. Entreprises, promoteurs et particuliers doivent rester attentifs à ces indicateurs pour éviter les mauvaises surprises et adapter leurs stratégies.